dimanche 27 janvier 2013

samedi 26 janvier 2013

Pour 1500 euros par mois, t'as plus rien (à Paris)

Lu dans L'Expansion. Voici la surface disponible pour une mensualité de 1500 euros sur 20 ans (hors assurance) + 20.000 euros d'apport. (source : empruntis)


mardi 22 janvier 2013

Micro-logements et abus ? C'est la faute aux locataires !

Depuis le début de l'année, les reportages sur les locations de micros-surfaces illégales à Paris (sous 9m2) se multiplient dans les médias à l'occasion d'expulsions (tout aussi illégales) par des propriétaires peu scrupuleux et jouissant d'une hallucinante impunité judiciaire

Pour commenter cette actualité, Jean Perrin, président de l'Union Nationale des Propriétaires, était l'invité de Bruce Toussaint ce matin sur Europe 1.

Défense de la rente, plaidoyers larmoyants pour la baisse de la fiscalité des propriétaires ou la fin des logements sociaux qui concurrencent injustement le marché privé, Jean Perrin est un bon client d'Apocalypsimmo. 

Face à Christophe Robert, président de la fondation Abbé-Pierre, le patron des proprios nous refait un joli numéro à la radio

En gros, il n'y aurait pas de méchants propriétaires coupables de louer des taudis ou des micros-surfaces (ou plus souvent les deux à la fois). Non, tout ça ce n'est rien que de la faute aux locataires qui acceptent le deal. D'ailleurs, rien ne servirait de sanctionner les propriétaires, victimes comme les autres d'un marché tendu. A 4.00, Perrin nous décroche même le #PointPute (#PointGodwin du bailleur, et du libéral en général), faisant l'amalgame entre le locataire et le client de la prostitution. Quitte à filer la métaphore, Perrin aurait pu ajouter le rôle pourtant déterminant du mac. Et puis c'est tout simple, mais si l'on autorisait la location des surfaces de moins de 9m2 "pas forcément invivables" et bien, hey con, elles ne seraient plus illégales  ! (3.30) 

Humaniste, le patron des bailleurs invite également les gens qui "souvent ne travaillent pas" à aller vivre en province (3.20). Oui, Jean est à cheval sur ce principe: n'allons pas saloper la côte du foncier des possédants en y mêlant le tout-venant des bas revenus. A une époque où l'on nous promet la fin du CDI, mieux vaut du touriste friqué louant à la journée que du smicard aux perspectives sociales incertaines. Perrin nous rappelle à l'occasion qu'il est à l'origine du concept d' "habitat essentiel" (dont nous avions parlé ici), alliant sur la base du low-cost en 12e périphérie, travailleur pauvre au bout du rouleau et boite à chaussure à confort spartiate. 


Nous sommes évidemment d'accord avec Christophe Robert au sujet des micros-surfaces et des abus des propriétaires-bailleurs en général. Il faut les sanctionner lourdement et taper là où ça fait mal : le porte-feuille et la prison ferme en cas de récidive (histoire qu'ils testent par l'exemple, le confort d'habiter à 4 dans 8m2). 

Les déclarations de Cécile Duflot, hier, vont dans ce sens.

Mais, avant d'en arriver là, il faut obligatoirement en passer par la dénonciation des abus par les locataires eux-mêmes (qui ont le droit avec eux, et la possibilité dans un premier temps, de vite se voir exemptés de loyer). 

Comme quoi Perrin a en partie raison: c'est de la responsabilité du locataire de faire entendre ses droits.

Seb Musset.

Retrouvez les mésaventures de Jean Perrin au pays des odieux locataires:

jeudi 10 janvier 2013

Quand les agences immobilières se mettent à solder...


J'ai compris que ça coinçait vraiment dans l'immobilier lorsque, à deux jours de noël, j'ai vu les salariés d"une agence immobilière de mon quartier parisien affiliée à un célèbre réseau, démarcher sous la pluie les passants en leur offrant des chocolats histoire qu'ils jettent un oeil sur leurs offres de F3 à 600.000 euros.

Depuis la rentrée les multiples déclarations des professionnels du secteur le confirment. Il n'y a plus de nouveaux entrants sur le marché de l'immobilier et les transactions se limitent entre ceux qui sont déjà proprios

Jean-François Buet, président de la FNAIM estime à 10.000 le nombre de pertes d'emploi dans le secteur. Tout aussi difficile à quantifier qu'il est difficile de définir depuis 15 ans qui est agent immobilier ou non, la bulle que chacun croyait gonfler pour l'éternité ayant attiré un bel assortiment d'opportunistes.

Toujours est-il que les agences qui vivent à la commission doivent booster les transactions pour survivre. Si les agences ne peuvent plus jouer à la hausse avec leurs clients, elles vont mécaniquement les inciter à la baisse. C'est ce que nous sommes en train de vivre et cela devrait renforcer la chute des prix que l'on commence à constater un peu partout sur le territoire.

Exemple le plus marquant de ce retournement. l'agence Orpi organise ce qui s'apparente à des "soldes" sur les deux tiers des biens qu'elle a en dépôt, soit environ 60.000 logements. 

Selon le PDG du groupe, Bernard Cadeau, Orpi va proposer à ces proprios une révision du prix de vente de leur bien entre 5% et 15%. Une façon de stimuler les transactions (qui ont baissé de 16% chez Orpi en 2012), en se substituant aux aides de l'état auxquelles les acheteurs s'étaient habitués. 

Pour Bernard Cadeau, le blocage des prix est lié à la gourmandise des propriétaires. J'y vois aussi la matérialisation la plus flagrante du décalage de niveau de vie entre les générations. Les standards et le standing des baby-boomers correspondant de moins en moins avec la réalité comptable et matérielle de leurs enfants et petits enfants. Et la tendance n'ira qu'en s'accroissant les dix prochaines années. 

Pour les contrats en exclusivité, Orpi s'engage à accomplir la vente dans les trois mois à ce prix minoré. Dans le cas contraire, le propriétaire sera indemnisé d’un montant entre 3 et 5.000 euros via l'assureur du groupe. Quand on commence à jouer avec le feu en vitrine, c'est que l'incendie est déjà bien parti en cuisine. 

Problème pour monsieur Cadeau (ça ne s'invente pas), les prix ne sont pas surélevés de 5 à 15%, mais plutôt de 30 à 60% suivant les zones et le revenu moyen.